Greg Lamy Quartet at Open Jazz Music Jazz Club

Greg Lamy & Flavio Boltro Quartet à l’Open Music Jazz Club

 

Samedi 25 novembre, seconde visite du week-end aux « Saturnalles » à l’Open Music jazz Club de Comines.

Ont déjà défilé, avant le dernier concert de dimanche (Little Mouse & the Hungry Cats), The Laughing Bastards et Maurizio Minardi trio (dont j’ai parlé ici) et, ce soir, c’est au tour du quartette de Greg Lamy et Flavio Boltro d’enflammer le club, toujours aussi bien rempli.

 

Le guitariste américano-luxembourgeois et le trompettiste italien, accompagnés de Jean-Marc Robin à la batterie et de Gauthier Laurent à la contrebasse présentent le dernier album (paru chez IglooLetting Go. (J’en avais fait une chronique ici).

Afin de parler le moins possible entre les morceaux et laisser la musique s’exprimer, Greg expose directement le nom des titres que le groupe va jouer. Ce qui surprend et fait bien rire ses compagnons, et répand tout de suite une bonne humeur communicative.

Mais les choses sérieuses commencent. En enchaînant « Let’s Fly » et « I Know » le quartette s’est mis sur les rails. Un groove soutenu et entretenu par une rythmique ultra complice, des riffs pleins de rondeurs et des mélodies qui s’échappent du souffle chaud et lumineux de la trompette, ça déboule sans accroc.

 

Rapidement, la quartette s’amuse et Flavio Boltro n’hésite pas à aller provoquer Jean-Marc Robin pour qu’il redouble d’intensité ses frappes ouatées. Le contrebassiste en profite aussi pour y glisser un solo, agile, tendu et puis tempéré. De toute cette énergie contenue renait petit à petit le groove et l’excitation jusqu’à un final intense.

Le quartette dose remarquablement les tensions et les détentes. Le mélange entre la fluidité, toute veloutée, du jeu de Boltro et les fulgurances plus incisives, voire rock, de Lamy donnent un relief particulier qui capte toute l’attention du public.

L’introduction à l’archet de Gauthier Laurent sur « Onirica » est à la fois poignante et ensoleillée et débouche sur une autre facette de la musique du quartette beaucoup plus lyrique. Si il y a de la volupté, de la tendresse ou de la douceur dans les compositions que se partagent Greg et Flavio, il y a aussi pas mal de caractère.

Par exemple, quand Greg Lamy maintient un semblant d’ostinato sur « Enfin », qui permet à nouveau à Jean-Marc Robin d’improviser tout en maintenant la pulse, la tension ne fait que monter et le morceau pourrait ne jamais s’arrêter. Ou encore, lorsqu’on laisse « Coccinelle » caracoler quelque part dans un ciel bleu, Flavio Boltro insufflant toute sa science des chansons italiennes, on descelle tout le besoin de liberté.

 

Le groupe est soudé et la musique révèle un véritable sentiment de sincérité.

En rappel, surprise ! Flavio invite son ami (et directeur de la Compagnie du Tire-LaineYann Deneque à accompagner le groupe, au soprano, sur un standard bop, enlevé et sensuel. Le saxophoniste est également membre de Taraf Dékalé qui navigue entre jazz-rock et musiques des Balkans dont la culture énergique se ressent dans un jeu flamboyant et accrocheur. On a connu des surprises bien moins bonnes… et on retiendra certainement ce nom.

Tout cela se termine dans la bonne humeur et l’effervescence des discussions autour du bar.

On attend maintenant le retour de Greg et Flavio quelque part ailleurs en Belgique (où ils se font quand même un peu trop rares à mon goût). A bon entendeur.

Merci à © Piotr Bilecki pour les images.